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La plagiocéphalie

Présenté par Dre Sabrina Boulay, chiropraticienne D.C. 

Alors que nous passons parfois des heures à contempler un coucher de soleil ou un ciel magnifiquement étoilé, les nouveaux parents, eux, ont un tout autre objet de contemplation : leur bébé tout neuf! Ils le regardent respirer, dormir, téter, bouger des bras et des jambes, cligner des yeux… et même lorsqu’il fait la grimace ou qu’il régurgite, ils le trouvent tout simplement adorable! Cette sereine contemplation parentale peut toutefois tourner rapidement en inquiétude lorsque quelque chose d’anormal ou de suspect est détecté. Pour certains parents, cela signifie l’ajout, non désiré, d’un nouveau mot dans leur vocabulaire : la plagiocéphalie.

La plagiocéphalie : vous connaissez?
La plagiocéphalie est la plus fréquente des déformations crâniennes du bébé qui se manifeste par une tête aplatie de façon asymétrique, le volume global de la tête perdant sa rondeur pour se rapprocher de la forme d’un parallélogramme. Si la situation n’est pas corrigée à temps, il peut en résulter une déformation permanente, laquelle peut également affecter la symétrie du visage.

Elle peut être causée par différents facteurs, dont les plus fréquents sont un mauvais positionnement du bébé dans l’utérus, une compression exagérée lors de l’accouchement, mais surtout une position prolongée de la tête du bébé dans une même rotation lorsque celle-ci est en contact avec une surface dure. Cela peut se produire si le bébé dort toujours sur le même côté ou toujours sur le dos. Comme les os de la boîte crânienne ne sont pas totalement « soudés » à la naissance et qu’ils ne le seront qu’au terme d’un processus graduel, la tête du bébé demeure donc vulnérable aux pressions qui sont exercées sur elle. Et si ces pressions se font de manière asymétrique, une déformation de la boîte crânienne peut en résulter.

La plupart des parents sont bien conscients qu’il est important de varier les positions de leur bébé lorsqu’ils le couchent (en évitant évidemment la position ventrale, très dure pour le cou et suspectée d’être un facteur important dans le cas de mort du nourrisson), mais il n’est pas rare qu’il se retourne de lui-même durant son sommeil. Et lorsqu’il est question de plagiocéphalie, le bébé a généralement tendance à se tourner toujours du même côté ou sur le dos. Pourquoi?

D’instinct, nous avons tendance à éviter les positions qui sont inconfortables ou douloureuses. Et les bébés en font tout autant. À la plagiocéphalie est souvent associé un problème mécanique qui est connu sous le nom de « torticolis du nourrisson ». La mobilité cervicale est entravée, ce qui occasionne des tensions ou des douleurs lorsque la tête est tournée d’un côté. Pour éviter l’inconfort, le bébé aura tendance à privilégier certaines positions, ce qui provoquera des pressions asymétriques sur sa tête.

En situation de plagiocéphalie, plusieurs parents tentent d’immobiliser leur bébé dans le lit de manière à le forcer à adopter la position contraire à la déformation. Mais ce faisant, ils constatent souvent que leur nourrisson ne s’endort pas aussi rapidement, qu’il se réveille souvent ou encore qu’il pleure. Imaginez que vous souffriez d’un torticolis et qu’on vous force à tourner la tête du côté douloureux : vous protesteriez très certainement, vous aussi!

Alors, que faut-il faire?
La cause exacte du torticolis congénital est encore inconnue. Par contre, il est suggéré qu’il est le résultat :
– d’un étirement du muscle sterno-cléïdo-mastoïdien (SCM) lors de l’accouchement ;
– d’une restriction articulaire des hautes vertèbres cervicales, résultant d’une malposition intra-utérine ou de l’accouchement.
Les études ont démontré l’implication de la colonne cervicale dans 50 % des cas de torticolis congénitaux, le plus fréquemment au niveau des vertèbres C1-C2. L’utilisation de forceps ou de ventouse, une fracture de la clavicule ou un débalancement des muscles extraoculaires sont aussi associés au développement du torticolis chez le nouveau-né. Tant que cette subluxation demeurera, la mobilité du cou en sera affectée, avec toutes les répercussions que cela entraîne (plagiocéphalie possible, mais également de multiples autres problèmes de santé présents ou à venir!). Il est donc important de faire examiner le bébé par un chiropraticien et que celui-ci corrige la ou les subluxations vertébrales détectées. Une fois la mobilité du cou retrouvée, il sera plus facile de varier les positions du bébé sans que celui-ci ne revienne toujours du même côté.

Pendant les premiers mois de sa vie, vous pouvez également aider votre enfant à renforcer les muscles de son cou de différentes manières :

1. Couchez-vous sur le dos et mettez-le à plat ventre sur vous. En lui parlant, il essayera de redresser la tête.
2. Mettez-le à plat ventre sur une surface ferme et placez ses bras et ses coudes en ligne avec ses épaules pour qu’il soit bien en appui sur les avant-bras.
3. Placez un petit rouleau sous sa poitrine avec les coudes devant le rouleau, ce qui l’aidera à redresser la tête et le haut du corps.
4. Augmentez progressivement le temps passé sur le ventre en lui montrant des jouets attrayants. Petit, votre enfant préférera les couleurs contrastantes (noir et blanc, noir et jaune). Par la suite, il sera attiré par les couleurs éclatantes et le miroir.

La plagiocéphalie est un mot bien compliqué, mais une fois la cause déterminée, le traitement, lui, peut s’avérer très simple!

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